Faut-il supprimer les branches basses des arbres ?
Introduction
Faut-il supprimer les branches basses des arbres ? Cette question revient souvent chez les propriétaires de jardins. Que ce soit pour des raisons esthétiques, pratiques ou de santé de l’arbre, couper les branches inférieures semble une solution facile. Mais attention : cette décision ne doit jamais être prise à la légère. Dans certains cas, cela peut affaiblir l’arbre, altérer sa forme naturelle ou nuire à son développement.
Dans cet article, nous allons voir pourquoi, quand et comment supprimer les branches basses d’un arbre. Et surtout, dans quels cas il vaut mieux s’en abstenir.
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Le rôle des branches basses dans la croissance des arbres
Une fonction essentielle pour l’arbre
Les branches basses participent à la photosynthèse. Elles captent la lumière et produisent de l’énergie. Plus un arbre a de feuillage, plus il est capable de se développer sainement. Supprimer ces branches trop tôt revient à priver l’arbre d’une partie de son énergie.
Une croissance naturelle à respecter
Dans la nature, les arbres perdent leurs branches basses naturellement. Cela se produit lorsque celles-ci ne reçoivent plus assez de lumière. Ce processus est lent et progressif. En ville ou dans les jardins, ce phénomène est souvent accéléré artificiellement. Pourtant, chaque arbre a son propre rythme de croissance. Le respecter, c’est lui garantir une bonne santé à long terme.
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Pourquoi supprimer les branches basses des arbres ?
Dégager les accès
Dans certains cas, les branches inférieures gênent la circulation. Elles peuvent bloquer un passage, frotter contre une voiture ou cacher une entrée. Les supprimer améliore la praticité de l’espace.
Favoriser la lumière au sol
Les branches basses font beaucoup d’ombre. Les couper permet d’apporter plus de lumière aux plantations basses. C’est utile dans un jardin paysagé, notamment autour des massifs ou de la pelouse.
Stimuler la croissance verticale
Lorsque l’on veut former un arbre sur tige, couper les branches du bas est parfois nécessaire. Cela oriente l’énergie vers le haut, favorisant ainsi le développement du tronc.
Réduire les risques
Une branche basse cassée ou malade peut devenir dangereuse. Elle peut tomber, provoquer des blessures ou transmettre des maladies. Dans ce cas, la couper est une mesure de prévention indispensable.
Cas spécifiques : arbres fruitiers ou topiaires
Dans un verger, tailler les branches basses facilite l’accès pour la récolte. Sur des arbres taillés en topiaire ou en rideau, cela permet de maîtriser la silhouette. Il s’agit ici d’une démarche plus esthétique que sanitaire.
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Dans quels cas faut-il conserver les branches basses ?
Chez les jeunes arbres
Les jeunes sujets ont besoin de toutes leurs feuilles pour grandir. Supprimer leurs branches basses trop tôt les affaiblit. Il vaut mieux attendre qu’ils aient atteint une certaine taille et vigueur.
En climat chaud ou en plein soleil
Les branches basses protègent le tronc du soleil. Sans elles, il risque de souffrir de « coups de soleil » : brûlures, fissures, maladies. C’est particulièrement vrai chez certaines essences comme le chêne ou l’érable.
Pour la biodiversité
Les branches basses abritent de nombreux insectes, oiseaux ou petits animaux. Dans un jardin écologique, les conserver favorise la faune. Elles servent aussi de pont naturel entre la canopée et le sol.
Pour conserver une silhouette naturelle
Certains arbres sont naturellement étalés à la base. Couper leurs branches les déforme. Cela peut nuire à l’esthétique d’ensemble du jardin, surtout dans une composition paysagère réfléchie.
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Comment bien supprimer les branches basses des arbres ?
Choisir la bonne période
La taille des branches basses doit se faire en dehors des périodes de montée de sève. Le mieux est en hiver (hors gel) ou à la fin de l’été. Évitez les grosses chaleurs ou la période de floraison.
Utiliser les bons outils
Il faut des outils bien affûtés : scie arboricole, ébrancheur, sécateur selon la taille des branches. Désinfectez toujours vos outils avant usage pour limiter la transmission de maladies.
Respecter les règles de taille
Ne coupez jamais trop près du tronc. Laissez le collet (zone de transition entre tronc et branche). Il permet une cicatrisation naturelle. Coupez proprement, sans arracher l’écorce. Et n’enlevez pas plus d’un tiers du feuillage total en une seule fois.
Faire appel à un professionnel
En cas de doute, il vaut mieux consulter un paysagiste. Chez Carnel Paysages, nous intervenons dans le respect des arbres. Nous proposons des tailles douces, raisonnées et adaptées à chaque essence.
Une question d’équilibre entre esthétique et respect du vivant
Avant de couper, posez-vous la bonne question : quel est l’objectif de la suppression des branches basses ? Est-ce une nécessité ou un simple choix esthétique ?
Dans un jardin naturel, ces branches peuvent avoir une vraie utilité. Dans un espace structuré, elles peuvent gêner la perspective. Chaque situation mérite une approche personnalisée. L’essentiel est de préserver la santé de l’arbre et l’équilibre du jardin.
Conclusion : faut-il supprimer les branches basses des arbres ?
La suppression des branches basses n’est ni systématique, ni interdite. Elle dépend du contexte, de l’âge de l’arbre, de son emplacement et de vos objectifs. Dans un jardin privé comme dans un espace public, l’élagage doit être réfléchi.
Notre conseil : observez, analysez, puis agissez avec discernement. Et si besoin, faites-vous accompagner. Chez Carnel Paysages, nous intervenons avec soin pour préserver vos arbres et la beauté de vos extérieurs.
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📖 L’anecdote du paysagiste : une branche trop vite coupée
Il y a quelques années, je suis intervenu chez un client à Arras, dans une belle maison ancienne entourée d’un jardin arboré. Au centre, trônait un magnifique chêne rouge, planté par le grand-père du propriétaire. L’arbre était sain, vigoureux, avec un tronc épais et des branches qui descendaient assez bas, formant une sorte de voûte naturelle au-dessus du massif central.
Le client, soucieux de gagner de la lumière pour son gazon, m’a demandé de supprimer toutes les branches basses. Selon lui, elles « n’étaient pas utiles » et assombrissaient son jardin. J’ai pris le temps de lui expliquer que ces branches participaient à l’équilibre de l’arbre. Qu’enlever autant de feuillage d’un coup pouvait provoquer un stress important. Mais il insistait : il voulait un tronc dégagé « comme dans les parcs ».
Face à sa décision, j’ai opté pour une taille douce, en plusieurs étapes, sur deux saisons. Mais au printemps suivant, il n’a pas attendu. Il a fait appel à un autre intervenant, moins scrupuleux, qui a tout coupé net, jusqu’à 2 mètres de hauteur.
Résultat : le tronc s’est retrouvé exposé en plein soleil. Quelques mois plus tard, des fissures sont apparues sur l’écorce. L’été suivant, l’arbre a montré des signes de faiblesse : feuillage clairsemé, croissance ralentie, apparition de parasites.
Trois ans plus tard, j’ai été rappelé. L’arbre ne tenait plus debout. On a dû le démonter, branche par branche. Ce jour-là, le client m’a dit : « Si j’avais écouté vos conseils, mon arbre serait encore là. »
Depuis, je raconte souvent cette histoire. Elle me rappelle que chaque arbre a son rythme, ses besoins, et qu’il faut parfois savoir ne pas intervenir. Dans notre métier, observer et respecter le vivant vaut mieux que vouloir tout contrôler.
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